Analyse stratégique du retrait des forces Rwandaises et de l’AFC/M-23 d’Uvira Enjeux cachés, Risques majeurs et Répercussions potentielles après le retrait
Zone concernée : Uvira – Sud-Kivu – Frontière RDC / Rwanda / Burundi / Lac Tanganyika
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CONTEXTE GÉNÉRAL :
Le retrait annoncé des éléments de l’AFC/M-23 et de forces Rwandaises d’Uvira intervient dans un contexte de forte pression diplomatique internationale, d’intensification des accusations contre le Rwanda et de fragilisation des équilibres sécuritaires dans l’Est de la RDC. Ce retrait, non accompagné d’un mécanisme indépendant de vérification, d’évaluation sécuritaire ni d’un redéploiement étatique effectif, soulève de sérieuses préoccupations stratégiques quant à sa nature réelle, ses objectifs cachés et ses conséquences à court, moyen et long terme.
2.NATURE RÉELLE DU RETRAIT : AU-DELÀ DE L’ANNONCE OFFICIELLE :
2.1. Retrait tactique versus retrait stratégique
Les éléments disponibles indiquent que le retrait observé relève davantage d’un repositionnement tactique temporaire que d’un désengagement stratégique réel. Les précédents historiques (2012 – 2013, 2022 – 2024) démontrent que : Les forces soutenant le M-23 quittent parfois les centres urbains sous pression, tout en maintenant les stratégies suivantes sur terrain : Des unités en périphérie des villes libérées, Des conseillers militaires intégrés dans les troupes, Le maintien des capacités de retour rapide. Conclusion partielle : le retrait d’Uvira ne signifie ni la fin de l’occupation indirecte, ni l’abandon des objectifs militaires conçus.
2.2. Objectif diplomatique implicite :
Ce retrait semble répondre à plusieurs objectifs non déclarés par l’AFC/M-23 : Réduire la pression internationale sur Kigali, Désamorcer ou retarder d’éventuelles sanctions ciblées, Créer une apparence de coopération dans les processus de Luanda et de Nairobi, Gagner du temps pour consolider d’autres positions stratégiques (Nord-Kivu, axes logistiques). Faites très attention.
3.LA FACE CACHÉE DU RETRAIT RWANDAIS.
3.1. Désengagement visible mais présence invisible en Uvira
Des schémas récurrents observés dans la région indiquent que : Les forces Rwandaises peuvent se retirer formellement tout en conservant : Le contrôle du renseignement des forces en périphérie, La coordination opérationnelle des forces en périphérie, Les lignes d’approvisionnement restent intactes, L’influence sur les décisions militaires du M-23 demeure. Ce type de retrait vise principalement l’opinion internationale, non la cessation réelle des hostilités.
3.2. Maintien d’une capacité de nuisance
Le retrait laisse subsister sur terrain : Des cellules dormantes permanentes, Des réseaux de collaborateurs locaux, Des milices supplétives, Des axes de pénétration transfrontalière toujours actifs. Uvira reste donc vulnérable à une réoccupation rapide. Faites attention.
4.RISQUE MAJEUR : UN RETRAIT SANS ÉVALUATION NI SÉCURISATION.
4.1 Vide sécuritaire immédiat
Une absence inquiétante lors du retrait : D’une évaluation indépendante (ONU/UA), D’un redéploiement structuré des FARDC sur terrain, D’une réinstallation effective de la police et de l’administration étatique structurée, Ce retrait crée un vide sécuritaire critique, favorable à : L’émergence de milices locales incontrôlées, L’augmentation de la criminalité armée, Des règlements de comptes communautaires.
4.2 Effet Boomerang : Risque d’un retour brutal des forces du M-23 et du Rwanda
Sans mécanisme de surveillance post-retrait, les conséquences suivantes sont potentielles : L’AFC/M-23 conserve l’initiative du tempo, L’AFC/M-23 choisit le moment du retour rapide, L’AFC/M-23 exploite la fatigue et la désorganisation des forces régulières. Ce scénario a historiquement conduit à des reprises de villes plus violentes que les premières occupations.
5.RÉPERCUSSIONS POTENTIELLES :
5.1 Répercussions sécuritairesReprise cyclique des combats, Militarisation accrue des civils, Expansion de l’insécurité vers d’autres zones du Sud-Kivu, Déstabilisation des axes Lac Tanganyika – Burundi – Tanzanie.
5.2 Répercussions humanitaires
Retours précaires des déplacés suivis de nouvelles vagues de fuite, Augmentation des violences sexuelles et exactions dans les zones non contrôlées, Accès humanitaire instable et discontinu.
5.3 Répercussions politiques internes
Érosion de la confiance de la population envers l’État, Accusations de passivité ou de mauvaise gestion sécuritaire, Renforcement des discours radicaux et anti-institutionnels.
5.4 Répercussions régionales
Tensions accrues entre la RDC et le Rwanda, Risque de confrontation indirecte régionale, Affaiblissement durable des mécanismes de paix régionaux.
6.RISQUE STRATÉGIQUE ULTIME : LA NORMALISATION DE L’AGRESSION
Le danger le plus critique réside dans la banalisation du cycle occupation -retrait – retour, sans conséquences politiques, militaires ou judiciaires. Cela impliquera : L’affaiblissement de la souveraineté de la RDC, Encouragera la répétition de l’agression, Envoie d’un signal de permissivité stratégique aux acteurs étatiques et non étatiques.
7.RECOMMANDATIONS STRATÉGIQUES :
Exiger une évaluation indépendante immédiate du retrait (ONU/UA). Déployer rapidement une force étatique crédible (FARDC réorganisées et Police). Mettre en place un mécanisme de surveillance post-retrait avec rapports publics. Documenter systématiquement les violations pour usage judiciaire futur. Maintenir la pression diplomatique et juridique contre les soutiens étatiques du M-23. Refuser toute normalisation politique sans garanties sécuritaires et judiciaires.
Conclusion
Le retrait de l’AFC/M-23 et des forces Rwandaises d’Uvira ne constitue pas en soi une victoire, mais un moment critique. Sans évaluation, sécurisation et responsabilisation, il risque de devenir un piège stratégique conduisant à une crise plus profonde et plus violente.
Rédaction la Symbolique.

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