Nord-Kivu : Commémoration du Genocost à Butembo, la jeunesse exige justice et la fin du silence

Ce 02 août 2025 le rond-point Cathédrale en ville de Butembo a été ce samedi le théâtre d’une commémoration poignante et déterminée. Des centaines de jeunes se sont rassemblés pour rendre hommage aux millions de victimes du « Genocost« , un terme utilisé pour décrire les massacres de masse en République Démocratique du Congo, souvent liés à l’exploitation illégale des minerais.Déjà vers 14 heures, une foule majoritairement jeune, portant des pancartes aux slogans évocateurs comme « Nos vies valent plus que vos minerais » ou « Justice pour le Congo », a convergé vers ce lieu symbolique du centre-ville. Dans une atmosphère à la fois solennelle et revendicatrice, les participants ont dénoncé le silence assourdissant de la communauté internationale et parfois des autorités nationales face à une tragédie qui a coûté la vie à plus de six millions de Congolais depuis les années 1990.Au cœur de cette mobilisation, Jean-Pierre Kassma, militant du mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA), a pris la parole pour expliquer le sens de cette journée.« Ce rassemblement n’est pas seulement un acte de mémoire, c’est un cri de colère et un appel à l’action », a-t-il déclaré avec force. « Les jeunes de Butembo se joignent aujourd’hui à leurs frères et sœurs de Goma, de Bukavu, de Kinshasa et de tout le pays pour dire non à l’oubli. Nous sommes ici pour briser le mur du silence qui entoure le Genocost. Ces millions de morts ne sont pas des statistiques ; ils sont les victimes directes d’une guerre économique alimentée par la convoitise de nos ressources naturelles. »Pour ces jeunes activistes, le lien entre les conflits armés qui déchirent l’Est de la RDC et la demande mondiale en minerais comme le coltan, le cobalt ou l’or est une évidence. Ils accusent les multinationales et les États voisins de complicité dans le pillage et les violences qui en découlent.Les revendications des manifestants sont claires :

• La reconnaissance internationale du Genocost comme un crime contre l’humanité.
• La justice pour les victimes, à travers la mise en place de tribunaux spéciaux pour juger les responsables, qu’ils soient Congolais ou étrangers.
• La réparation pour les familles des victimes et les communautés affectées par des décennies de violence et de spoliation.Cette commémoration à Butembo, loin d’être un événement isolé, s’inscrit dans un mouvement national de prise de conscience d’une jeunesse qui refuse de voir son avenir sacrifié sur l’autel des intérêts économiques. En exigeant justice et réparation, ces jeunes envoient un message puissant : la mémoire des morts doit servir de fondation à la construction d’un Congo juste et en paix.

__________________________________________Reagan MALIKIDOGO

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