Ces techniques d’analyse de l’information génomique permettent de se placer à l’échelle de la « cellule unique » pour mieux en étudier les mécanismes et l’hétérogénéité des tissus. Elles génèrent aussi une massification des données qui font entrer la biologie cellulaire dans une nouvelle ère.
À l’Institut Curie, l’échantillon d’une tumeur circule d’étage en étage. D’abord prélevé par un médecin sur une patiente au sous-sol, l’échantillon monte au service de pathologie pour être préparé. Il est ensuite analysé cellule par cellule grâce à une technologie révolutionnaire baptisée « single cell » (« cellule unique ») et finit par remonter encore d’un étage pour être séquencé. Enfin, des bio-informaticiens nettoient le jeu de données produit par le séquenceur, et lui appliquent des méthodes statistiques pour l’étudier. Le but : comprendre pourquoi une tumeur émerge et résiste au traitement. En quelques mois, l’échantillon vivant s’est transformé en données. « Les méthodes de single cell ont accéléré la biologie 2.0, nos travaux reposent sur un ballet pluridisciplinaire, qui va du médecin au biologiste, à l’analyste de données et au statisticien. C’est parce que toutes ces personnes s’y mettent main dans la main que tout fonctionne », décrit Céline Vallot, directrice de recherche CNRS à l’Institut Curie1, spécialiste des mécanismes d’épigénétique du cancer du sein.

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