Mes chers compatriotes,
Il y a six ans, je prenais congé de mes responsabilités en tant que Président de la République, Chef de l’État. Et – fait inédit dans notre pays, en près de soixante ans d’indépendance, je passais pacifiquement la main à un nouveau Chef d’Etat.
Depuis lors, je m’étais imposé un strict devoir de réserve, y compris quand j’ai fait l’objet, directement ou par mes proches interposés, de provocations, de déni des droits, d’humiliations, d’imputations dommageables et d’autres multiples atteintes à ma dignité.
J’ai enfin décidé de briser ce long silence ; de sortir de ma réserve et de m’adresser à vous, parce que l’enjeu est de taille. Il est même existentiel. Non pas pour ma famille politique ou biologique, moins encore pour ma modeste personne. Mais plutôt pour la Nation congolaise, et pour l’avenir de notre cher et beau pays.
J’ai décidé de briser le silence, parce qu’au vu de la situation que traverse notre pays, continuer à me taire, m’aurait rendu poursuivable devant le tribunal de l’histoire, pour non-assistance à plus de cent millions de compatriotes en danger.
En attendant qu’au moment opportun, la vérité soit rétablie, preuves irréfutables à l’appui, permettez-moi, pour l’instant, d’affirmer qu’en ce qui me concerne, la conclusion de cet Accord n’avait pour seule motivation que l’intérêt supérieur de la Nation.
Par cet accord de mutualisation de forces, j’entendais en effet permettre à mon successeur d’exercer, dans la direction des affaires de l’État, plus de pouvoir effectif que ce que la faible représentation de sa famille politique au sein de la nouvelle Assemblée Nationale était en droit de lui conférer.
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Il y a 9 minutesMoni Della : « Les 12 propositions de M. Kabila sont caduques » Il y a 9 heuresVoici l’intégralité de l’adresse de Joseph Kabila Il y a 10 heuresDurba: Sa Majesté Dieudonné SURUR Elubwatima appelle la population de sa juridiction à la vigilance et à collaborer avec les services de sécurité pour lutter contre le banditisme Il y a 1 jourGrand-Katanga : L’overdose des forums miniers, entre effets d’annonce et paralysie réelle Il y a 1 jourMe Carlos Ngwapitshi dénonce une « irrégularité» dans la levée des immunités du sénateur à vie KabilaIl y a 9 minutesMoni Della : « Les 12 propositions de M. Kabila sont caduques » Il y a 9 heuresVoici l’intégralité de l’adresse de Joseph Kabila Il y a 10 heuresDurba: Sa Majesté Dieudonné SURUR Elubwatima appelle la population de sa juridiction à la vigilance et à collaborer avec les services de sécurité pour lutter contre le banditisme Il y a 1 jourGrand-Katanga : L’overdose des forums miniers, entre effets d’annonce et paralysie réelle Il y a 1 jourMe Carlos Ngwapitshi dénonce une « irrégularité» dans la levée des immunités du sénateur à vie Kabila
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Voici l’intégralité de l’adresse de Joseph Kabila
Publié le 24 mai 2025 Rédigé par Transparence
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Mes chers compatriotes,
Il y a six ans, je prenais congé de mes responsabilités en tant que Président de la République, Chef de l’État. Et – fait inédit dans notre pays, en près de soixante ans d’indépendance, je passais pacifiquement la main à un nouveau Chef d’Etat.
Depuis lors, je m’étais imposé un strict devoir de réserve, y compris quand j’ai fait l’objet, directement ou par mes proches interposés, de provocations, de déni des droits, d’humiliations, d’imputations dommageables et d’autres multiples atteintes à ma dignité.
D’abord parce que je suis convaincu que le temps est le meilleur allié de la vérité et un antidote lent, mais puissant, contre le venin du mensonge et de la délation. Mais aussi et surtout, parce qu’agir autrement, aurait fait le jeu de ceux qui, par cette campagne odieuse, cherchaient à détourner l’attention de notre peuple de leur incapacité, aujourd’hui avérée, à répondre à ses attentes et aspirations.
J’ai enfin décidé de briser ce long silence ; de sortir de ma réserve et de m’adresser à vous, parce que l’enjeu est de taille. Il est même existentiel. Non pas pour ma famille politique ou biologique, moins encore pour ma modeste personne. Mais plutôt pour la Nation congolaise, et pour l’avenir de notre cher et beau pays.
J’ai décidé de briser le silence, parce qu’au vu de la situation que traverse notre pays, continuer à me taire, m’aurait rendu poursuivable devant le tribunal de l’histoire, pour non-assistance à plus de cent millions de compatriotes en danger.
Je saisis cette opportunité pour partager avec vous mes réflexions et participer ainsi à la recherche de la solution à la crise que traverse notre pays, la République Démocratique du Congo, terre de nos ancêtres, car il est gravement malade, et son pronostic vital est engagé.
Mieux que quiconque, vous en êtes conscients, car vous en faites quotidiennement les frais dans votre chair, et vous en payez le prix .
Mes chers compatriotes,
Vu l’importance stratégique de notre pays et le rôle qu’il est appelé à jouer, j’avais, dès l’avènement au pouvoir du Chef de l’État actuel, conclu avec lui un Accord donnant naissance à la coalition entre nos forces politiques respectives.
A propos de cet Accord, beaucoup de contre-vérités ont été dites, y compris, fort malheureusement, par celui qui est censé connaitre la vérité, parce qu’en étant l’un des deux principaux signataires.
En attendant qu’au moment opportun, la vérité soit rétablie, preuves irréfutables à l’appui, permettez-moi, pour l’instant, d’affirmer qu’en ce qui me concerne, la conclusion de cet Accord n’avait pour seule motivation que l’intérêt supérieur de la Nation.
Par cet accord de mutualisation de forces, j’entendais en effet permettre à mon successeur d’exercer, dans la direction des affaires de l’État, plus de pouvoir effectif que ce que la faible représentation de sa famille politique au sein de la nouvelle Assemblée Nationale était en droit de lui conférer.
Je voulais par ailleurs faciliter le fonctionnement harmonieux des institutions, et éviter à la nation, comme à notre jeune démocratie, d’éventuelles crises politiques qui leur auraient été fatales.
Cette première alternance pacifique et civilisée à la tête du pays avait suscité d’autant plus d’espoirs, qu’en Janvier 2019, notre pays se trouvait en bien meilleur état qu’au moment de ma propre accession à la magistrature suprême, en Janvier 2001.
Alors que j’avais trouvé un pays au bord de l’implosion ; miné par une longue dictature et des guerres; sans institutions républicaines ; économiquement en faillite, et socialement déchiré – bref, un pays dont l’incertitude des lendemains menaçait la stabilité de toute la région, le 24 Janvier 2019, j’avais en effet légué un bien meilleur héritage à mon successeur, à savoir :
- Un pays réunifié, largement pacifié, et dont les limites territoriales correspondaient exactement à celles qu’elles étaient au 30 Juin 1960 ;
- Une nation reconstituée, réconciliée et fière de sa diversité ;
- Un État doté d’une Constitution progressiste, et des institutions fonctionnant harmonieusement ;
- Une économie dynamique et résiliente, et débarrassée du fardeau de la dette héritée des régimes antérieurs, du fait des multiples réformes structurelles engagées ;
- Une armée nationale républicaine, de plus en plus professionnelle et capable de relever le défi de la défense de l’intégrité du territoire national ;
- Une démocratie en constante consolidation avec, notamment, l’organisation, sur fonds propres, d’un troisième cycle électoral.
une série de remises en cause, reniements et violations intentionnelles de la Constitution, avec en toile de fond, la volonté irrésistible de concentrer tous les pouvoirs entre les mains d’un seul homme au mépris du Pacte Républicain qui cimentait la cohésion de notre peuple.
Le premier acte de remise en question de ce Pacte Républicain, véritable socle de stabilité et de cohésion nationale, a consisté à violer délibérément la Constitution et les lois pertinentes, lors du premier remaniement de la Cour Constitutionnelle par le Président de la République.
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Depuis lors, je m’étais imposé un strict devoir de réserve, y compris quand j’ai fait l’objet, directement ou par mes proches interposés, de provocations, de déni des droits, d’humiliations, d’imputations dommageables et d’autres multiples atteintes à ma dignité.
D’abord parce que je suis convaincu que le temps est le meilleur allié de la vérité et un antidote lent, mais puissant, contre le venin du mensonge et de la délation. Mais aussi et surtout, parce qu’agir autrement, aurait fait le jeu de ceux qui, par cette campagne odieuse, cherchaient à détourner l’attention de notre peuple de leur incapacité, aujourd’hui avérée, à répondre à ses attentes et aspirations.
J’ai enfin décidé de briser ce long silence ; de sortir de ma réserve et de m’adresser à vous, parce que l’enjeu est de taille. Il est même existentiel. Non pas pour ma famille politique ou biologique, moins encore pour ma modeste personne. Mais plutôt pour la Nation congolaise, et pour l’avenir de notre cher et beau pays.
J’ai décidé de briser le silence, parce qu’au vu de la situation que traverse notre pays, continuer à me taire, m’aurait rendu poursuivable devant le tribunal de l’histoire, pour non-assistance à plus de cent millions de compatriotes en danger.
Je saisis cette opportunité pour partager avec vous mes réflexions et participer ainsi à la recherche de la solution à la crise que traverse notre pays, la République Démocratique du Congo, terre de nos ancêtres, car il est gravement malade, et son pronostic vital est engagé.
Mieux que quiconque, vous en êtes conscients, car vous en faites quotidiennement les frais dans votre chair, et vous en payez le prix .
Mes chers compatriotes,
Vu l’importance stratégique de notre pays et le rôle qu’il est appelé à jouer, j’avais, dès l’avènement au pouvoir du Chef de l’État actuel, conclu avec lui un Accord donnant naissance à la coalition entre nos forces politiques respectives.
A propos de cet Accord, beaucoup de contre-vérités ont été dites, y compris, fort malheureusement, par celui qui est censé connaitre la vérité, parce qu’en étant l’un des deux principaux signataires.
En attendant qu’au moment opportun, la vérité soit rétablie, preuves irréfutables à l’appui, permettez-moi, pour l’instant, d’affirmer qu’en ce qui me concerne, la conclusion de cet Accord n’avait pour seule motivation que l’intérêt supérieur de la Nation.
Par cet accord de mutualisation de forces, j’entendais en effet permettre à mon successeur d’exercer, dans la direction des affaires de l’État, plus de pouvoir effectif que ce que la faible représentation de sa famille politique au sein de la nouvelle Assemblée Nationale était en droit de lui conférer.
Je voulais par ailleurs faciliter le fonctionnement harmonieux des institutions, et éviter à la nation, comme à notre jeune démocratie, d’éventuelles crises politiques qui leur auraient été fatales.
Cette première alternance pacifique et civilisée à la tête du pays avait suscité d’autant plus d’espoirs, qu’en Janvier 2019, notre pays se trouvait en bien meilleur état qu’au moment de ma propre accession à la magistrature suprême, en Janvier 2001.
Alors que j’avais trouvé un pays au bord de l’implosion ; miné par une longue dictature et des guerres; sans institutions républicaines ; économiquement en faillite, et socialement déchiré – bref, un pays dont l’incertitude des lendemains menaçait la stabilité de toute la région, le 24 Janvier 2019, j’avais en effet légué un bien meilleur héritage à mon successeur, à savoir :
- Un pays réunifié, largement pacifié, et dont les limites territoriales correspondaient exactement à celles qu’elles étaient au 30 Juin 1960 ;
- Une nation reconstituée, réconciliée et fière de sa diversité ;
- Un État doté d’une Constitution progressiste, et des institutions fonctionnant harmonieusement ;
- Une économie dynamique et résiliente, et débarrassée du fardeau de la dette héritée des régimes antérieurs, du fait des multiples réformes structurelles engagées ;
- Une armée nationale républicaine, de plus en plus professionnelle et capable de relever le défi de la défense de l’intégrité du territoire national ;
- Une démocratie en constante consolidation avec, notamment, l’organisation, sur fonds propres, d’un troisième cycle électoral.
Le cœur serré, je constate qu’à peine six ans après, ce bel héritage en indivision, légué à l’ensemble de notre peuple, a été complètement dilapidé par celui qui en avait reçu la garde ; que notre pays offre un spectacle des plus désolants ; et qu’il suscite d’autant plus de désespoir au sein de notre peuple, et de pitié et de moqueries à travers le monde, que l’inconscience de ses dirigeants ne permet aucun espoir de redressement.
Cette détérioration rapide de la situation générale du pays est principalement due à l’ivresse du pouvoir sans limite. Les nouveaux dirigeants s’illustrent, en effet, par une série de remises en cause, reniements et violations intentionnelles de la Constitution, avec en toile de fond, la volonté irrésistible de concentrer tous les pouvoirs entre les mains d’un seul homme au mépris du Pacte Républicain qui cimentait la cohésion de notre peuple.
Le premier acte de remise en question de ce Pacte Républicain, véritable socle de stabilité et de cohésion nationale, a consisté à violer délibérément la Constitution et les lois pertinentes, lors du premier remaniement de la Cour Constitutionnelle par le Président de la République.
La violation de ces textes juridiques, fondement de tout État de droit, pour des simples raisons de confort politique, est devenue depuis lors, une marque distinctive de la gouvernance de notre pays.
Dans le même esprit, en Décembre 2020, il fut organisé un coup d’État institutionnel, à la suite du renversement, en pleine mandature, d’une majorité parlementaire – pourtant dévolue par le peuple souverain, ainsi que le gouvernement qui en était issu.
S’en sont ainsi suivis, la nomination illégale des membres de la Commission électorale nationale indépendante, ainsi que le simulacre des élections de décembre 2023, organisées en violation du cadre juridique et des normes internationales pertinentes, qui, par une ampleur sans précédent de la fraude, ont amplifié l’illégitimité des institutions et de leurs animateurs.
Le coup de grâce a été donné par l’annonce du projet de changement de la Constitution, un projet dont la réalisation liquiderait totalement le consensus national de Sun City.
politiques. Elle n’est donc plus qu’un instrument d’oppression d’une dictature qui tente désespérément de survivre, à contre-courant de l’histoire, par la terreur et l’imposition de la pensée unique – rôle peu louable qu’elle partage avec les milices tribales ainsi que la police et les services de renseignements, eux aussi détournés de leur noble mission de protection des citoyens et de sécurisation de l’État.
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Il y a six ans, je prenais congé de mes responsabilités en tant que Président de la République, Chef de l’État. Et – fait inédit dans notre pays, en près de soixante ans d’indépendance, je passais pacifiquement la main à un nouveau Chef d’Etat.
Depuis lors, je m’étais imposé un strict devoir de réserve, y compris quand j’ai fait l’objet, directement ou par mes proches interposés, de provocations, de déni des droits, d’humiliations, d’imputations dommageables et d’autres multiples atteintes à ma dignité.
D’abord parce que je suis convaincu que le temps est le meilleur allié de la vérité et un antidote lent, mais puissant, contre le venin du mensonge et de la délation. Mais aussi et surtout, parce qu’agir autrement, aurait fait le jeu de ceux qui, par cette campagne odieuse, cherchaient à détourner l’attention de notre peuple de leur incapacité, aujourd’hui avérée, à répondre à ses attentes et aspirations.
J’ai enfin décidé de briser ce long silence ; de sortir de ma réserve et de m’adresser à vous, parce que l’enjeu est de taille. Il est même existentiel. Non pas pour ma famille politique ou biologique, moins encore pour ma modeste personne. Mais plutôt pour la Nation congolaise, et pour l’avenir de notre cher et beau pays.
J’ai décidé de briser le silence, parce qu’au vu de la situation que traverse notre pays, continuer à me taire, m’aurait rendu poursuivable devant le tribunal de l’histoire, pour non-assistance à plus de cent millions de compatriotes en danger.
Je saisis cette opportunité pour partager avec vous mes réflexions et participer ainsi à la recherche de la solution à la crise que traverse notre pays, la République Démocratique du Congo, terre de nos ancêtres, car il est gravement malade, et son pronostic vital est engagé.
Mieux que quiconque, vous en êtes conscients, car vous en faites quotidiennement les frais dans votre chair, et vous en payez le prix .
Mes chers compatriotes,
Vu l’importance stratégique de notre pays et le rôle qu’il est appelé à jouer, j’avais, dès l’avènement au pouvoir du Chef de l’État actuel, conclu avec lui un Accord donnant naissance à la coalition entre nos forces politiques respectives.
A propos de cet Accord, beaucoup de contre-vérités ont été dites, y compris, fort malheureusement, par celui qui est censé connaitre la vérité, parce qu’en étant l’un des deux principaux signataires.
En attendant qu’au moment opportun, la vérité soit rétablie, preuves irréfutables à l’appui, permettez-moi, pour l’instant, d’affirmer qu’en ce qui me concerne, la conclusion de cet Accord n’avait pour seule motivation que l’intérêt supérieur de la Nation.
Par cet accord de mutualisation de forces, j’entendais en effet permettre à mon successeur d’exercer, dans la direction des affaires de l’État, plus de pouvoir effectif que ce que la faible représentation de sa famille politique au sein de la nouvelle Assemblée Nationale était en droit de lui conférer.
Je voulais par ailleurs faciliter le fonctionnement harmonieux des institutions, et éviter à la nation, comme à notre jeune démocratie, d’éventuelles crises politiques qui leur auraient été fatales.
Cette première alternance pacifique et civilisée à la tête du pays avait suscité d’autant plus d’espoirs, qu’en Janvier 2019, notre pays se trouvait en bien meilleur état qu’au moment de ma propre accession à la magistrature suprême, en Janvier 2001.
Alors que j’avais trouvé un pays au bord de l’implosion ; miné par une longue dictature et des guerres; sans institutions républicaines ; économiquement en faillite, et socialement déchiré – bref, un pays dont l’incertitude des lendemains menaçait la stabilité de toute la région, le 24 Janvier 2019, j’avais en effet légué un bien meilleur héritage à mon successeur, à savoir :
- Un pays réunifié, largement pacifié, et dont les limites territoriales correspondaient exactement à celles qu’elles étaient au 30 Juin 1960 ;
- Une nation reconstituée, réconciliée et fière de sa diversité ;
- Un État doté d’une Constitution progressiste, et des institutions fonctionnant harmonieusement ;
- Une économie dynamique et résiliente, et débarrassée du fardeau de la dette héritée des régimes antérieurs, du fait des multiples réformes structurelles engagées ;
- Une armée nationale républicaine, de plus en plus professionnelle et capable de relever le défi de la défense de l’intégrité du territoire national ;
- Une démocratie en constante consolidation avec, notamment, l’organisation, sur fonds propres, d’un troisième cycle électoral.
Le cœur serré, je constate qu’à peine six ans après, ce bel héritage en indivision, légué à l’ensemble de notre peuple, a été complètement dilapidé par celui qui en avait reçu la garde ; que notre pays offre un spectacle des plus désolants ; et qu’il suscite d’autant plus de désespoir au sein de notre peuple, et de pitié et de moqueries à travers le monde, que l’inconscience de ses dirigeants ne permet aucun espoir de redressement.
Cette détérioration rapide de la situation générale du pays est principalement due à l’ivresse du pouvoir sans limite. Les nouveaux dirigeants s’illustrent, en effet, par une série de remises en cause, reniements et violations intentionnelles de la Constitution, avec en toile de fond, la volonté irrésistible de concentrer tous les pouvoirs entre les mains d’un seul homme au mépris du Pacte Républicain qui cimentait la cohésion de notre peuple.
Le premier acte de remise en question de ce Pacte Républicain, véritable socle de stabilité et de cohésion nationale, a consisté à violer délibérément la Constitution et les lois pertinentes, lors du premier remaniement de la Cour Constitutionnelle par le Président de la République.
La violation de ces textes juridiques, fondement de tout État de droit, pour des simples raisons de confort politique, est devenue depuis lors, une marque distinctive de la gouvernance de notre pays.
Dans le même esprit, en Décembre 2020, il fut organisé un coup d’État institutionnel, à la suite du renversement, en pleine mandature, d’une majorité parlementaire – pourtant dévolue par le peuple souverain, ainsi que le gouvernement qui en était issu.
S’en sont ainsi suivis, la nomination illégale des membres de la Commission électorale nationale indépendante, ainsi que le simulacre des élections de décembre 2023, organisées en violation du cadre juridique et des normes internationales pertinentes, qui, par une ampleur sans précédent de la fraude, ont amplifié l’illégitimité des institutions et de leurs animateurs.
Le coup de grâce a été donné par l’annonce du projet de changement de la Constitution, un projet dont la réalisation liquiderait totalement le consensus national de Sun City.
Les conséquences négatives de cette gouvernance non orthodoxe sont pour le moins stupéfiantes. Le pays est ainsi devenu un espace de non-droit ; la République a cessé d’être démocratique, et la volonté du Chef de l’État tient désormais lieu de loi suprême, supplantant la Constitution et les lois.
En revanche, érigées en politique du gouvernement, le populisme et la démagogie, le mensonge et l’arrogance, la discrimination et la stigmatisation de certaines composantes de notre peuple, l’institutionnalisation du tribalisme et du népotisme, l’opposition des communautés nationales les unes aux autres, les discours de haine et l’injustice ainsi que l’impunité, ont d’autant plus aisément détruit la cohésion nationale et le vivre ensemble que l’opulence outrancière et le non-respect de la parole donnée sont les maîtres mots de la classe politique au pouvoir; ce qui a rendu le pays fragile et donc, vulnérable.
Plus grave, le repli identitaire, dangereux pour l’édification de toute nation, a refait surface avec ses vieux démons dont l’intolérance et la division. Et, circonstances aggravantes, cela est non seulement toléré et impuni, mais aussi et surtout, véhiculé et financé par les tenants du pouvoir.
Face à cette dérive, le Parlement a abdiqué de sa mission constitutionnelle de contre-pouvoir. Il a ainsi cessé d’être le temple de la démocratie, le lieu par excellence de l’expression législative de la volonté du souverain primaire pour ne plus être qu’une chambre d’enregistrement de la volonté d’une seule personne.
Quant à la justice, garante constitutionnelle des libertés publiques et du socle des valeurs, qui structurent notre identité et forgent notre unité, elle a complètement démissionné de ses responsabilités, se laissant ouvertement instrumentalisée à des fins politiques. Elle n’est donc plus qu’un instrument d’oppression d’une dictature qui tente désespérément de survivre, à contre-courant de l’histoire, par la terreur et l’imposition de la pensée unique – rôle peu louable qu’elle partage avec les milices tribales ainsi que la police et les services de renseignements, eux aussi détournés de leur noble mission de protection des citoyens et de sécurisation de l’État.
Sur le plan économique, la situation est des plus inquiétantes. Malgré l’augmentation des recettes publiques – essentiellement due à l’arrivée à maturité de toutes les réformes courageusement votées de 2002 à 2018, notamment, les nouveaux codes Minier, forestier, des hydrocarbures, des assurances et de la sous-traitance et un niveau d’aide financière accrue, de la part des institutions de Bretton Woods, aucun investissement n’a été réalisé pour doter le pays d’infrastructures modernes, soutenir des réformes structurelles et stimuler la croissance.
Par contre, l’inflation et la dépréciation monétaire, jadis vaincues, sont de retour; la corruption et le détournement des deniers publics ont atteint un niveau inédit, et l’endettement public, que nous avions maîtrisé dès 2010, a de nouveau grimpé en flèche, dépassant la barre de dix milliards de dollars et suscitant des inquiétudes légitimes, quant à la solvabilité à moyen et long terme du pays.
Les conséquences, sur le plan social, sont aussi dramatiques : aggravation du chômage, accumulation des arriérés des salaires des agents de l’État, baisse drastique du niveau de vie de la population et recrudescence du banditisme urbain, de l’exode rural et de la famine dans un nombre croissant de provinces. Les Congolais sont désormais en proie à une véritable angoisse existentielle.
Parmi les victimes résignées de ce gâchis se trouve en bonne place, notre jeunesse qui a été pourtant de tous les combats démocratiques et qui a beaucoup cru aux vertus de l’alternance pacifique. Aujourd’hui, sans repères ni perspectives sérieuses du lendemain, elle se sent abandonnée, laissée à la merci des entrepreneurs des conflits et des vendeurs d’illusions de tous bords. Rien de ce qui lui a été promis depuis six ans n’a été réalisé. A cette jeunesse désabusée, comme à l’ensemble de notre peuple, nous tenons à donner une assurance: l’échec d’un régime compromet, mais ne scelle pas définitivement le sort d’un peuple.
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Il y a six ans, je prenais congé de mes responsabilités en tant que Président de la République, Chef de l’État. Et – fait inédit dans notre pays, en près de soixante ans d’indépendance, je passais pacifiquement la main à un nouveau Chef d’Etat.
Depuis lors, je m’étais imposé un strict devoir de réserve, y compris quand j’ai fait l’objet, directement ou par mes proches interposés, de provocations, de déni des droits, d’humiliations, d’imputations dommageables et d’autres multiples atteintes à ma dignité.
D’abord parce que je suis convaincu que le temps est le meilleur allié de la vérité et un antidote lent, mais puissant, contre le venin du mensonge et de la délation. Mais aussi et surtout, parce qu’agir autrement, aurait fait le jeu de ceux qui, par cette campagne odieuse, cherchaient à détourner l’attention de notre peuple de leur incapacité, aujourd’hui avérée, à répondre à ses attentes et aspirations.
J’ai enfin décidé de briser ce long silence ; de sortir de ma réserve et de m’adresser à vous, parce que l’enjeu est de taille. Il est même existentiel. Non pas pour ma famille politique ou biologique, moins encore pour ma modeste personne. Mais plutôt pour la Nation congolaise, et pour l’avenir de notre cher et beau pays.
J’ai décidé de briser le silence, parce qu’au vu de la situation que traverse notre pays, continuer à me taire, m’aurait rendu poursuivable devant le tribunal de l’histoire, pour non-assistance à plus de cent millions de compatriotes en danger.
Je saisis cette opportunité pour partager avec vous mes réflexions et participer ainsi à la recherche de la solution à la crise que traverse notre pays, la République Démocratique du Congo, terre de nos ancêtres, car il est gravement malade, et son pronostic vital est engagé.
Mieux que quiconque, vous en êtes conscients, car vous en faites quotidiennement les frais dans votre chair, et vous en payez le prix .
Mes chers compatriotes,
Vu l’importance stratégique de notre pays et le rôle qu’il est appelé à jouer, j’avais, dès l’avènement au pouvoir du Chef de l’État actuel, conclu avec lui un Accord donnant naissance à la coalition entre nos forces politiques respectives.
A propos de cet Accord, beaucoup de contre-vérités ont été dites, y compris, fort malheureusement, par celui qui est censé connaitre la vérité, parce qu’en étant l’un des deux principaux signataires.
En attendant qu’au moment opportun, la vérité soit rétablie, preuves irréfutables à l’appui, permettez-moi, pour l’instant, d’affirmer qu’en ce qui me concerne, la conclusion de cet Accord n’avait pour seule motivation que l’intérêt supérieur de la Nation.
Par cet accord de mutualisation de forces, j’entendais en effet permettre à mon successeur d’exercer, dans la direction des affaires de l’État, plus de pouvoir effectif que ce que la faible représentation de sa famille politique au sein de la nouvelle Assemblée Nationale était en droit de lui conférer.
Je voulais par ailleurs faciliter le fonctionnement harmonieux des institutions, et éviter à la nation, comme à notre jeune démocratie, d’éventuelles crises politiques qui leur auraient été fatales.
Cette première alternance pacifique et civilisée à la tête du pays avait suscité d’autant plus d’espoirs, qu’en Janvier 2019, notre pays se trouvait en bien meilleur état qu’au moment de ma propre accession à la magistrature suprême, en Janvier 2001.
Alors que j’avais trouvé un pays au bord de l’implosion ; miné par une longue dictature et des guerres; sans institutions républicaines ; économiquement en faillite, et socialement déchiré – bref, un pays dont l’incertitude des lendemains menaçait la stabilité de toute la région, le 24 Janvier 2019, j’avais en effet légué un bien meilleur héritage à mon successeur, à savoir :
- Un pays réunifié, largement pacifié, et dont les limites territoriales correspondaient exactement à celles qu’elles étaient au 30 Juin 1960 ;
- Une nation reconstituée, réconciliée et fière de sa diversité ;
- Un État doté d’une Constitution progressiste, et des institutions fonctionnant harmonieusement ;
- Une économie dynamique et résiliente, et débarrassée du fardeau de la dette héritée des régimes antérieurs, du fait des multiples réformes structurelles engagées ;
- Une armée nationale républicaine, de plus en plus professionnelle et capable de relever le défi de la défense de l’intégrité du territoire national ;
- Une démocratie en constante consolidation avec, notamment, l’organisation, sur fonds propres, d’un troisième cycle électoral.
Le cœur serré, je constate qu’à peine six ans après, ce bel héritage en indivision, légué à l’ensemble de notre peuple, a été complètement dilapidé par celui qui en avait reçu la garde ; que notre pays offre un spectacle des plus désolants ; et qu’il suscite d’autant plus de désespoir au sein de notre peuple, et de pitié et de moqueries à travers le monde, que l’inconscience de ses dirigeants ne permet aucun espoir de redressement.
Cette détérioration rapide de la situation générale du pays est principalement due à l’ivresse du pouvoir sans limite. Les nouveaux dirigeants s’illustrent, en effet, par une série de remises en cause, reniements et violations intentionnelles de la Constitution, avec en toile de fond, la volonté irrésistible de concentrer tous les pouvoirs entre les mains d’un seul homme au mépris du Pacte Républicain qui cimentait la cohésion de notre peuple.
Le premier acte de remise en question de ce Pacte Républicain, véritable socle de stabilité et de cohésion nationale, a consisté à violer délibérément la Constitution et les lois pertinentes, lors du premier remaniement de la Cour Constitutionnelle par le Président de la République.
La violation de ces textes juridiques, fondement de tout État de droit, pour des simples raisons de confort politique, est devenue depuis lors, une marque distinctive de la gouvernance de notre pays.
Dans le même esprit, en Décembre 2020, il fut organisé un coup d’État institutionnel, à la suite du renversement, en pleine mandature, d’une majorité parlementaire – pourtant dévolue par le peuple souverain, ainsi que le gouvernement qui en était issu.
S’en sont ainsi suivis, la nomination illégale des membres de la Commission électorale nationale indépendante, ainsi que le simulacre des élections de décembre 2023, organisées en violation du cadre juridique et des normes internationales pertinentes, qui, par une ampleur sans précédent de la fraude, ont amplifié l’illégitimité des institutions et de leurs animateurs.
Le coup de grâce a été donné par l’annonce du projet de changement de la Constitution, un projet dont la réalisation liquiderait totalement le consensus national de Sun City.
Les conséquences négatives de cette gouvernance non orthodoxe sont pour le moins stupéfiantes. Le pays est ainsi devenu un espace de non-droit ; la République a cessé d’être démocratique, et la volonté du Chef de l’État tient désormais lieu de loi suprême, supplantant la Constitution et les lois.
En revanche, érigées en politique du gouvernement, le populisme et la démagogie, le mensonge et l’arrogance, la discrimination et la stigmatisation de certaines composantes de notre peuple, l’institutionnalisation du tribalisme et du népotisme, l’opposition des communautés nationales les unes aux autres, les discours de haine et l’injustice ainsi que l’impunité, ont d’autant plus aisément détruit la cohésion nationale et le vivre ensemble que l’opulence outrancière et le non-respect de la parole donnée sont les maîtres mots de la classe politique au pouvoir; ce qui a rendu le pays fragile et donc, vulnérable.
Plus grave, le repli identitaire, dangereux pour l’édification de toute nation, a refait surface avec ses vieux démons dont l’intolérance et la division. Et, circonstances aggravantes, cela est non seulement toléré et impuni, mais aussi et surtout, véhiculé et financé par les tenants du pouvoir.
Face à cette dérive, le Parlement a abdiqué de sa mission constitutionnelle de contre-pouvoir. Il a ainsi cessé d’être le temple de la démocratie, le lieu par excellence de l’expression législative de la volonté du souverain primaire pour ne plus être qu’une chambre d’enregistrement de la volonté d’une seule personne.
Quant à la justice, garante constitutionnelle des libertés publiques et du socle des valeurs, qui structurent notre identité et forgent notre unité, elle a complètement démissionné de ses responsabilités, se laissant ouvertement instrumentalisée à des fins politiques. Elle n’est donc plus qu’un instrument d’oppression d’une dictature qui tente désespérément de survivre, à contre-courant de l’histoire, par la terreur et l’imposition de la pensée unique – rôle peu louable qu’elle partage avec les milices tribales ainsi que la police et les services de renseignements, eux aussi détournés de leur noble mission de protection des citoyens et de sécurisation de l’État.
Sur le plan économique, la situation est des plus inquiétantes. Malgré l’augmentation des recettes publiques – essentiellement due à l’arrivée à maturité de toutes les réformes courageusement votées de 2002 à 2018, notamment, les nouveaux codes Minier, forestier, des hydrocarbures, des assurances et de la sous-traitance et un niveau d’aide financière accrue, de la part des institutions de Bretton Woods, aucun investissement n’a été réalisé pour doter le pays d’infrastructures modernes, soutenir des réformes structurelles et stimuler la croissance.
Par contre, l’inflation et la dépréciation monétaire, jadis vaincues, sont de retour; la corruption et le détournement des deniers publics ont atteint un niveau inédit, et l’endettement public, que nous avions maîtrisé dès 2010, a de nouveau grimpé en flèche, dépassant la barre de dix milliards de dollars et suscitant des inquiétudes légitimes, quant à la solvabilité à moyen et long terme du pays.
Les conséquences, sur le plan social, sont aussi dramatiques : aggravation du chômage, accumulation des arriérés des salaires des agents de l’État, baisse drastique du niveau de vie de la population et recrudescence du banditisme urbain, de l’exode rural et de la famine dans un nombre croissant de provinces. Les Congolais sont désormais en proie à une véritable angoisse existentielle.
Parmi les victimes résignées de ce gâchis se trouve en bonne place, notre jeunesse qui a été pourtant de tous les combats démocratiques et qui a beaucoup cru aux vertus de l’alternance pacifique. Aujourd’hui, sans repères ni perspectives sérieuses du lendemain, elle se sent abandonnée, laissée à la merci des entrepreneurs des conflits et des vendeurs d’illusions de tous bords. Rien de ce qui lui a été promis depuis six ans n’a été réalisé. A cette jeunesse désabusée, comme à l’ensemble de notre peuple, nous tenons à donner une assurance: l’échec d’un régime compromet, mais ne scelle pas définitivement le sort d’un peuple.
Mes Chers Compatriotes,
S’agissant de la situation sécuritaire, dans les grandes agglomérations comme dans nos campagnes, elle est partout plus que préoccupante. C’est le cas notamment au Nord Kivu, au Sud Kivu, en Ituri, au Maniema, au Tanganyika, au Haut Katanga et au Maï-Ndombe, province pourtant voisine de Kinshasa, capitale du pays et siège des institutions. Le sang de nos compatriotes, civils et militaires, valeureux officiers et soldats de rang, mais aussi Députés, éminents membres de la société civile ou des partis politiques, a ainsi abondamment et gratuitement coulé, du fait de l’intolérance, du cynisme, voire pire, d’un terrorisme d’État pratiqué dans un seul et unique dessein : l’abus du pouvoir pour le pouvoir.
C’est le cas, entre autres, du sang de plusieurs centaines de détenus du Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Makala, sauvagement abattus dans la nuit du 1er au 2 Septembre 2024, victimes sans défense d’un crime incontestable contre l’humanité, à ce jour resté impuni.
Il en est de même des membres de la secte mystico-religieuse Wazalendo de Goma, des jeunes de la JUNAFEC (Union Nationale des Fédéralistes du Congo) à Lubumbashi, et du massacre des adeptes de l’Église Mbidi à Kilwa.
Cette déliquescence de la situation sécuritaire est due à la mauvaise gouvernance du pays qui, dans ce secteur, est aujourd’hui caractérisée, par une formation militaire bâclée ; des recrutements et mises en place ethniquement motivés ainsi que par l’emprisonnement sans jugement aussi bien de plusieurs militaires et officiers de haut rang, que des agents de l’ordre et de sécurité majoritairement swahiliphones.
Bien plus, à l’Armée Nationale, bouclier de la nation, et instrument de préservation de l’indépendance nationale et de l’intégrité territoriale, il a été substitué des bandes de mercenaires, des groupes armés, des milices tribales et des forces armées étrangères qui ont, non seulement montré leurs limites, mais aussi enfoncé le pays dans un chaos indescriptible.
L’État a ainsi perdu le monopole de la violence légitime en sous-traitant aux groupes armés, autrefois maîtrisés, le maintien de l’ordre public et de la tranquillité nationale. Et comme si cela ne suffisait pas, l’armée nationale est vilipendée, conspuée et tournée en dérision par les autorités qui n’assument jamais rien, alors qu’elles sont censées veiller à sa consolidation et à sa respectabilité.
Pour les avoir formés, commandés et conduits au front, je connais nos soldats. Bouc-émissaires, aujourd’hui, de toutes les contre-performances enregistrées sur le champ de bataille, ils ne sont pourtant pas, intrinsèquement moins bons, moins nationalistes et moins loyaux.
Ce qui a changé entre temps, c’est la qualité du commandement et de leur prise en charge.
Au niveau régional, le gouvernement a levé l’option désastreuse de se détourner des deux principaux instruments internationaux qui étaient à la base de l’architecture régionale de paix et de sécurité laquelle avait permis la stabilité régionale que le Président actuel avait trouvée lors de son accession au pouvoir, à savoir : le Pacte sur la sécurité, la stabilité et le développement dans la Région des Grands Lacs ; et l’Accord-cadre pour la Paix, la Sécurité et la Coopération pour la République Démocratique du Congo et la région.
Plus grave encore, en faisant des forces négatives, les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR), ainsi que des centaines de groupes armés congolais, des supplétifs des Forces Armées de la République Démocratique du Congo, le Gouvernement a ouvert la voie à la régionalisation du conflit, avec des conséquences inévitables sur la stabilité de la région.
institutionnelle, de conflits armés, et même de guerres civiles ; perspective, qu’en toute responsabilité, nous, Congolais, ne pouvons plus nous permettre.
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samedi, Mai 24, 2025
La Transparence
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Voici l’intégralité de l’adresse de Joseph Kabila
Publié le 24 mai 2025 Rédigé par Transparence
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Read Time:20 Minute, 47 Second
Mes chers compatriotes,
Il y a six ans, je prenais congé de mes responsabilités en tant que Président de la République, Chef de l’État. Et – fait inédit dans notre pays, en près de soixante ans d’indépendance, je passais pacifiquement la main à un nouveau Chef d’Etat.
Depuis lors, je m’étais imposé un strict devoir de réserve, y compris quand j’ai fait l’objet, directement ou par mes proches interposés, de provocations, de déni des droits, d’humiliations, d’imputations dommageables et d’autres multiples atteintes à ma dignité.
D’abord parce que je suis convaincu que le temps est le meilleur allié de la vérité et un antidote lent, mais puissant, contre le venin du mensonge et de la délation. Mais aussi et surtout, parce qu’agir autrement, aurait fait le jeu de ceux qui, par cette campagne odieuse, cherchaient à détourner l’attention de notre peuple de leur incapacité, aujourd’hui avérée, à répondre à ses attentes et aspirations.
J’ai enfin décidé de briser ce long silence ; de sortir de ma réserve et de m’adresser à vous, parce que l’enjeu est de taille. Il est même existentiel. Non pas pour ma famille politique ou biologique, moins encore pour ma modeste personne. Mais plutôt pour la Nation congolaise, et pour l’avenir de notre cher et beau pays.
J’ai décidé de briser le silence, parce qu’au vu de la situation que traverse notre pays, continuer à me taire, m’aurait rendu poursuivable devant le tribunal de l’histoire, pour non-assistance à plus de cent millions de compatriotes en danger.
Je saisis cette opportunité pour partager avec vous mes réflexions et participer ainsi à la recherche de la solution à la crise que traverse notre pays, la République Démocratique du Congo, terre de nos ancêtres, car il est gravement malade, et son pronostic vital est engagé.
Mieux que quiconque, vous en êtes conscients, car vous en faites quotidiennement les frais dans votre chair, et vous en payez le prix .
Mes chers compatriotes,
Vu l’importance stratégique de notre pays et le rôle qu’il est appelé à jouer, j’avais, dès l’avènement au pouvoir du Chef de l’État actuel, conclu avec lui un Accord donnant naissance à la coalition entre nos forces politiques respectives.
A propos de cet Accord, beaucoup de contre-vérités ont été dites, y compris, fort malheureusement, par celui qui est censé connaitre la vérité, parce qu’en étant l’un des deux principaux signataires.
En attendant qu’au moment opportun, la vérité soit rétablie, preuves irréfutables à l’appui, permettez-moi, pour l’instant, d’affirmer qu’en ce qui me concerne, la conclusion de cet Accord n’avait pour seule motivation que l’intérêt supérieur de la Nation.
Par cet accord de mutualisation de forces, j’entendais en effet permettre à mon successeur d’exercer, dans la direction des affaires de l’État, plus de pouvoir effectif que ce que la faible représentation de sa famille politique au sein de la nouvelle Assemblée Nationale était en droit de lui conférer.
Je voulais par ailleurs faciliter le fonctionnement harmonieux des institutions, et éviter à la nation, comme à notre jeune démocratie, d’éventuelles crises politiques qui leur auraient été fatales.
Cette première alternance pacifique et civilisée à la tête du pays avait suscité d’autant plus d’espoirs, qu’en Janvier 2019, notre pays se trouvait en bien meilleur état qu’au moment de ma propre accession à la magistrature suprême, en Janvier 2001.
Alors que j’avais trouvé un pays au bord de l’implosion ; miné par une longue dictature et des guerres; sans institutions républicaines ; économiquement en faillite, et socialement déchiré – bref, un pays dont l’incertitude des lendemains menaçait la stabilité de toute la région, le 24 Janvier 2019, j’avais en effet légué un bien meilleur héritage à mon successeur, à savoir :
- Un pays réunifié, largement pacifié, et dont les limites territoriales correspondaient exactement à celles qu’elles étaient au 30 Juin 1960 ;
- Une nation reconstituée, réconciliée et fière de sa diversité ;
- Un État doté d’une Constitution progressiste, et des institutions fonctionnant harmonieusement ;
- Une économie dynamique et résiliente, et débarrassée du fardeau de la dette héritée des régimes antérieurs, du fait des multiples réformes structurelles engagées ;
- Une armée nationale républicaine, de plus en plus professionnelle et capable de relever le défi de la défense de l’intégrité du territoire national ;
- Une démocratie en constante consolidation avec, notamment, l’organisation, sur fonds propres, d’un troisième cycle électoral.
Le cœur serré, je constate qu’à peine six ans après, ce bel héritage en indivision, légué à l’ensemble de notre peuple, a été complètement dilapidé par celui qui en avait reçu la garde ; que notre pays offre un spectacle des plus désolants ; et qu’il suscite d’autant plus de désespoir au sein de notre peuple, et de pitié et de moqueries à travers le monde, que l’inconscience de ses dirigeants ne permet aucun espoir de redressement.
Cette détérioration rapide de la situation générale du pays est principalement due à l’ivresse du pouvoir sans limite. Les nouveaux dirigeants s’illustrent, en effet, par une série de remises en cause, reniements et violations intentionnelles de la Constitution, avec en toile de fond, la volonté irrésistible de concentrer tous les pouvoirs entre les mains d’un seul homme au mépris du Pacte Républicain qui cimentait la cohésion de notre peuple.
Le premier acte de remise en question de ce Pacte Républicain, véritable socle de stabilité et de cohésion nationale, a consisté à violer délibérément la Constitution et les lois pertinentes, lors du premier remaniement de la Cour Constitutionnelle par le Président de la République.
La violation de ces textes juridiques, fondement de tout État de droit, pour des simples raisons de confort politique, est devenue depuis lors, une marque distinctive de la gouvernance de notre pays.
Dans le même esprit, en Décembre 2020, il fut organisé un coup d’État institutionnel, à la suite du renversement, en pleine mandature, d’une majorité parlementaire – pourtant dévolue par le peuple souverain, ainsi que le gouvernement qui en était issu.
S’en sont ainsi suivis, la nomination illégale des membres de la Commission électorale nationale indépendante, ainsi que le simulacre des élections de décembre 2023, organisées en violation du cadre juridique et des normes internationales pertinentes, qui, par une ampleur sans précédent de la fraude, ont amplifié l’illégitimité des institutions et de leurs animateurs.
Le coup de grâce a été donné par l’annonce du projet de changement de la Constitution, un projet dont la réalisation liquiderait totalement le consensus national de Sun City.
Les conséquences négatives de cette gouvernance non orthodoxe sont pour le moins stupéfiantes. Le pays est ainsi devenu un espace de non-droit ; la République a cessé d’être démocratique, et la volonté du Chef de l’État tient désormais lieu de loi suprême, supplantant la Constitution et les lois.
En revanche, érigées en politique du gouvernement, le populisme et la démagogie, le mensonge et l’arrogance, la discrimination et la stigmatisation de certaines composantes de notre peuple, l’institutionnalisation du tribalisme et du népotisme, l’opposition des communautés nationales les unes aux autres, les discours de haine et l’injustice ainsi que l’impunité, ont d’autant plus aisément détruit la cohésion nationale et le vivre ensemble que l’opulence outrancière et le non-respect de la parole donnée sont les maîtres mots de la classe politique au pouvoir; ce qui a rendu le pays fragile et donc, vulnérable.
Plus grave, le repli identitaire, dangereux pour l’édification de toute nation, a refait surface avec ses vieux démons dont l’intolérance et la division. Et, circonstances aggravantes, cela est non seulement toléré et impuni, mais aussi et surtout, véhiculé et financé par les tenants du pouvoir.
Face à cette dérive, le Parlement a abdiqué de sa mission constitutionnelle de contre-pouvoir. Il a ainsi cessé d’être le temple de la démocratie, le lieu par excellence de l’expression législative de la volonté du souverain primaire pour ne plus être qu’une chambre d’enregistrement de la volonté d’une seule personne.
Quant à la justice, garante constitutionnelle des libertés publiques et du socle des valeurs, qui structurent notre identité et forgent notre unité, elle a complètement démissionné de ses responsabilités, se laissant ouvertement instrumentalisée à des fins politiques. Elle n’est donc plus qu’un instrument d’oppression d’une dictature qui tente désespérément de survivre, à contre-courant de l’histoire, par la terreur et l’imposition de la pensée unique – rôle peu louable qu’elle partage avec les milices tribales ainsi que la police et les services de renseignements, eux aussi détournés de leur noble mission de protection des citoyens et de sécurisation de l’État.
Sur le plan économique, la situation est des plus inquiétantes. Malgré l’augmentation des recettes publiques – essentiellement due à l’arrivée à maturité de toutes les réformes courageusement votées de 2002 à 2018, notamment, les nouveaux codes Minier, forestier, des hydrocarbures, des assurances et de la sous-traitance et un niveau d’aide financière accrue, de la part des institutions de Bretton Woods, aucun investissement n’a été réalisé pour doter le pays d’infrastructures modernes, soutenir des réformes structurelles et stimuler la croissance.
Par contre, l’inflation et la dépréciation monétaire, jadis vaincues, sont de retour; la corruption et le détournement des deniers publics ont atteint un niveau inédit, et l’endettement public, que nous avions maîtrisé dès 2010, a de nouveau grimpé en flèche, dépassant la barre de dix milliards de dollars et suscitant des inquiétudes légitimes, quant à la solvabilité à moyen et long terme du pays.
Les conséquences, sur le plan social, sont aussi dramatiques : aggravation du chômage, accumulation des arriérés des salaires des agents de l’État, baisse drastique du niveau de vie de la population et recrudescence du banditisme urbain, de l’exode rural et de la famine dans un nombre croissant de provinces. Les Congolais sont désormais en proie à une véritable angoisse existentielle.
Parmi les victimes résignées de ce gâchis se trouve en bonne place, notre jeunesse qui a été pourtant de tous les combats démocratiques et qui a beaucoup cru aux vertus de l’alternance pacifique. Aujourd’hui, sans repères ni perspectives sérieuses du lendemain, elle se sent abandonnée, laissée à la merci des entrepreneurs des conflits et des vendeurs d’illusions de tous bords. Rien de ce qui lui a été promis depuis six ans n’a été réalisé. A cette jeunesse désabusée, comme à l’ensemble de notre peuple, nous tenons à donner une assurance: l’échec d’un régime compromet, mais ne scelle pas définitivement le sort d’un peuple.
Mes Chers Compatriotes,
S’agissant de la situation sécuritaire, dans les grandes agglomérations comme dans nos campagnes, elle est partout plus que préoccupante. C’est le cas notamment au Nord Kivu, au Sud Kivu, en Ituri, au Maniema, au Tanganyika, au Haut Katanga et au Maï-Ndombe, province pourtant voisine de Kinshasa, capitale du pays et siège des institutions. Le sang de nos compatriotes, civils et militaires, valeureux officiers et soldats de rang, mais aussi Députés, éminents membres de la société civile ou des partis politiques, a ainsi abondamment et gratuitement coulé, du fait de l’intolérance, du cynisme, voire pire, d’un terrorisme d’État pratiqué dans un seul et unique dessein : l’abus du pouvoir pour le pouvoir.
C’est le cas, entre autres, du sang de plusieurs centaines de détenus du Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Makala, sauvagement abattus dans la nuit du 1er au 2 Septembre 2024, victimes sans défense d’un crime incontestable contre l’humanité, à ce jour resté impuni.
Il en est de même des membres de la secte mystico-religieuse Wazalendo de Goma, des jeunes de la JUNAFEC (Union Nationale des Fédéralistes du Congo) à Lubumbashi, et du massacre des adeptes de l’Église Mbidi à Kilwa.
Cette déliquescence de la situation sécuritaire est due à la mauvaise gouvernance du pays qui, dans ce secteur, est aujourd’hui caractérisée, par une formation militaire bâclée ; des recrutements et mises en place ethniquement motivés ainsi que par l’emprisonnement sans jugement aussi bien de plusieurs militaires et officiers de haut rang, que des agents de l’ordre et de sécurité majoritairement swahiliphones.
Bien plus, à l’Armée Nationale, bouclier de la nation, et instrument de préservation de l’indépendance nationale et de l’intégrité territoriale, il a été substitué des bandes de mercenaires, des groupes armés, des milices tribales et des forces armées étrangères qui ont, non seulement montré leurs limites, mais aussi enfoncé le pays dans un chaos indescriptible.
L’État a ainsi perdu le monopole de la violence légitime en sous-traitant aux groupes armés, autrefois maîtrisés, le maintien de l’ordre public et de la tranquillité nationale. Et comme si cela ne suffisait pas, l’armée nationale est vilipendée, conspuée et tournée en dérision par les autorités qui n’assument jamais rien, alors qu’elles sont censées veiller à sa consolidation et à sa respectabilité.
Pour les avoir formés, commandés et conduits au front, je connais nos soldats. Bouc-émissaires, aujourd’hui, de toutes les contre-performances enregistrées sur le champ de bataille, ils ne sont pourtant pas, intrinsèquement moins bons, moins nationalistes et moins loyaux.
Ce qui a changé entre temps, c’est la qualité du commandement et de leur prise en charge.
Au niveau régional, le gouvernement a levé l’option désastreuse de se détourner des deux principaux instruments internationaux qui étaient à la base de l’architecture régionale de paix et de sécurité laquelle avait permis la stabilité régionale que le Président actuel avait trouvée lors de son accession au pouvoir, à savoir : le Pacte sur la sécurité, la stabilité et le développement dans la Région des Grands Lacs ; et l’Accord-cadre pour la Paix, la Sécurité et la Coopération pour la République Démocratique du Congo et la région.
Plus grave encore, en faisant des forces négatives, les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR), ainsi que des centaines de groupes armés congolais, des supplétifs des Forces Armées de la République Démocratique du Congo, le Gouvernement a ouvert la voie à la régionalisation du conflit, avec des conséquences inévitables sur la stabilité de la région.
Mes Chers Compatriotes,
Alors que, sur les plans institutionnel, politique, économique et social, les fondamentaux avaient été établis et que le pays avait été placé sur la rampe de lancement, prêt à décoller, nous voici hélas, en un temps record, soit six ans, de nouveau à la case départ; celle d’un État failli, divisé, désintégré, au bord de l’implosion, et inscrit en bonne place au palmarès des pays pauvres les plus corrompus et très endettés. En attestent, tous les rapports, tant du Conseil de Sécurité des Nations Unies que ceux sur l’indice de développement humain et sur la pauvreté.
La crise qui déchire notre pays est donc profonde et multidimensionnelle. Sa solution doit être nécessairement globale. Toute autre approche n’a donc aucune chance de conduire à une paix durable !
Bien plus, le Congo est intemporel.
Il n’appartient pas à tel ou tel régime politique, ces derniers étant, par définition, rotatifs et donc passagers en démocratie. Il appartient plutôt au peuple congolais dans sa grande diversité. Ce qui est vrai du Congo, l’est aussi des immenses ressources du sol et du sous-sol dont il regorge et qui sont essentielles à la croissance et au développement à l’échelle internationale. Que tous, au pays comme à travers le monde en tiennent compte, et qu’ils inscrivent leurs projets dans une perspective qui privilégie l’intérêt du Congo et des Congolais, plutôt que celui de ceux qui, à un moment ou à un autre dirigent le pays.
Cela étant, pour sauver le Congo, les griefs légitimes du peuple congolais contre le régime en place ne peuvent être éludés. Ils doivent plutôt être pris en compte, la dictature doit prendre fin, et la démocratie, tout comme la bonne gouvernance économique et sociale doivent être restaurées car, comme en témoigne l’histoire, il ne peut y avoir de solution sécuritaire définitive, sans solutions politiques sincères. Sinon, il y aura de nouvelles vagues de convulsions politiques, de troubles à la paix, d’insécurité, d’instabilité institutionnelle, de conflits armés, et même de guerres civiles ; perspective, qu’en toute responsabilité, nous, Congolais, ne pouvons plus nous permettre.
Il est dès lors vital, que les multiples initiatives de recherche de la paix, Luanda, Nairobi, EAC-SADC, Union Africaine, Doha et Washington, que nous accueillons favorablement, les considérant comme autant de signes de compassion et de solidarité à notre peuple, soient conscientes de cette exigence; et qu’elles accordent aux Congolais, à la fois, maîtres de leur destin, et premières victimes de cette crise, la place centrale qui leur revient de droit, aussi bien dans le diagnostic du mal dont souffre le pays, que dans la prescription du traitement dont il a besoin pour en guérir définitivement.
Il convient de noter à ce sujet que le gouvernement de Kinshasa s’est enfin résolu à se mettre autour d’une même table avec l’AFC/M23, depuis plusieurs semaines à Doha, même si, bizarrement, il continue à considérer, comme un crime, le fait que les autres congolais se parlent entre eux.
C’est le lieu, pour moi, de saluer la démarche des Évêques de la CENCO et de l’ECC, qui a le mérite de n’exclure du débat, aucun sujet, ni aucun de nos compatriotes. Sans être parfaite, cette initiative conjointe des Églises, mérite le soutien et, si nécessaire, des enrichissements de la part de notre peuple.
Mes Chers Compatriotes
Une fois n’étant pas coutume, il convient de dénoncer la falsification de l’histoire par ceux, dont le jeu pervers, dans l’opposition naguère, comme aujourd’hui au pouvoir, a consisté et consiste encore à calomnier, à diffamer, à diaboliser et à diviser pour gagner et régner; à se défausser sur les autres, pour justifier leurs contre-performances, quel qu’en soient les conséquences sur la cohésion nationale, ou en termes de vies humaines injustement brisées ou perdues. Une preuve, s’il en fallait encore, vient de nous en être donnée une fois de plus.
Il y a quelques jours en effet, suite à une simple rumeur de la rue ou des réseaux sociaux , sur ma prétendue présence à Goma, où je vais me rendre dans les prochains jours, comme annoncé par ailleurs, le régime en place à Kinshasa a pris des décisions arbitraires avec une légèreté déconcertante, ce qui témoigne du recul spectaculaire de la démocratie dans notre pays.
Mieux que quiconque, vous savez que, pour moi, le Congo est la priorité absolue ; que sa souveraineté et son intégrité territoriales ne sont pas négociables ; que mon engagement pour la démocratie, la cohésion nationale, la paix et la stabilité n’est pas un slogan creux ; et que le respect de la Constitution et des lois du pays, autant que celui de la parole donnée, sont sacrés.
Militaire, j’ai juré de défendre la patrie jusqu’au sacrifice suprême.
Hier au pouvoir, aujourd’hui en dehors du pouvoir, je demeure plus que jamais fidèle à ce serment. En ce moment où le pays est de nouveau divisé, appelé par le destin, j’ai le devoir d’œuvrer à la recherche de la paix et de contribuer à la reconstruction de notre pays qui se meurt.
C’est dans cet esprit que j’ai choisi ce moment pour exprimer ma sympathie à l’endroit de toutes les victimes du conflit en cours; de réconforter et de marquer ma solidarité avec la population de la partie orientale de notre pays, vous qui êtes abandonnés par un pouvoir central qui semble avoir pris le parti de vous punir, entre autres, en déconnectant les institutions financières locales du réseau bancaire national, et en restreignant les mouvements des personnes et des biens.
Ces décisions et bien d’autres, vous asphyxient et rendent votre vie plus précaire que jamais.
J’en appelle aux uns et aux autres, en particulier au gouvernement de Kinshasa, d’humaniser les conditions de vie de nos compatriotes de cette partie du territoire national. Ils ont droit à la vie, à la scolarisation de leurs enfants et aux autres conditions du bien-être.
Pour y parvenir, chacun doit jouer sa partition.
Je m’engage à jouer la mienne.
Que Dieu bénisse la République Démocratique du Congo !
Qu’il bénisse, individuellement, chacun de Vous !
Je vous remercie »
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